Le marché de pneumatiques en Afrique dominé autrefois par les marques européennes dites «premium» comme Pirelli, Bridgestone, Goodyear ou encore Dunlop connaît un considérable ralentissement aujourd’hui. En effet, le constat de tous les distributeurs de pneus exploitants la région du sud du Sahara est unanime : la vente des voitures neuves progresse avec les dépenses relatives à leurs entretiens contrairement à l’infime budget que les ménages affectent à l’acquisition des pneus d’excellente qualité. Le principal obstacle est que les consommateurs souffrent d’un faible pouvoir d’achat. Le directeur commercial de la SAP (Société Africaine de Pneumatiques Olympic) Salifou Tinto explique par exemple qu’acheter quatre pneus neufs premium revient à deux mois de salaire équivalant à plus de 500 euros au Burkina Faso. Par ailleurs, les usagers se méfient aussi des pneus d’occasion du fait qu’ils ne résistent pas vraiment au mauvais état des routes, synonyme d’éventuels accidents. Et pour cause, un nouveau pneu asiatique est cinq fois moins cher qu’un pneu neuf de type Michelin. Raison pour laquelle les propriétaires de véhicules sur le continent africain se tournent de plus en plus vers les autres produits issus notamment de l’Inde, de la Russie ou bien ceux en provenance de Chine.

Concurrence déloyale

Favorisé par le secteur informel avec une grande quantité d’importations quatre fois plus que celle des fournisseurs habituels officiels sur le continent africain, les pneus d’origine chinoise commencent à gagner du terrain mais ils ont encore du mal à concurrencer les pneumatiques «premium» du vieux continent. Pour mieux appréhender la situation, il est utile de savoir que, pour l’instant, les entreprises restent la première clientèle des nouveaux produits. Dans cet ordre d’idées, il se trouve que les pneus utilisés par les engins poids lourds constituent presque la moitié de la demande. Une catégorie que les pneus «de marque» et ceux asiatiques sont en pleine lutte aujourd’hui. Ils sont suivis par les pneus pour usage dans le secteur génie civil comme l’agriculture, les mines et le BTP estimés à 30%. Un terrain uniquement occupé par les fabricants européens et que les producteurs chinois tentent d’y pénétrer. Enfin, les 20% restants sont bien sûr, divisés entre les voitures 4*4, les camionnettes et les véhicules de tourisme. Un champ de bataille qui est déjà maîtrisé par les fournisseurs chinois. Face à la politique de vente à tout prix orchestrée par les opérateurs chinois, les acteurs historiques de pneus européens qui n’ont pas encore une stratégie bien définie, ripostent actuellement par la l’amélioration de la qualité du service offert aux clients.

Pour le moment, Carsugu.com et les sites du réseau AfricarGroup ne disposent que de voitures, de camions et de motos sur ses plateformes, mais l'ajout d'une section dédiée aux pneus sera bientôt d'actualité.